De ce fait, et quelle que soit leur charge expressive, ils soutendent le seul espoir vital que tout ne soit pas caduc et mortel. C’est là le secret des personnages violemment ambivalents, vicieusement ambigus et férocement passifs, qui peuplent le monde de Richard Lindner. Il a réussi à créer un microcosme d’aliénation bizarre, de fantasmes mordants, habité par d’immenses marionnettes dont même le détachement vis-à-vis du quotidien en est un commentaire plein d’amertume. Elles sont aliénées par les mécanismes d’une société de consommation technologique, exilées les unes par rapport aux autres dans la solitude destructrice de leur état de machines, servant les rouages inhumains de cette société. Et l’imperturbable virtuosité technique de l’artiste est en soi un violent reflet de l’isolement émotionnel qui paralyse les habitants de ce monde. Ainsi il a choisi les éléments formels qui correspondent le plus intimement à ses moyens artistiques, et dont l’immédiate puissance de représentation dégage l’identité irréductible.
L’imagination exubérante du travail pictural de Lindner, l’adroite précision de l’invention de ses compositions unissent la forme à la fonction, avec une inquiétante vigueur. Par
exemple, les tissus aux couleurs acides qui emprisonnent plutôt qu’ils ne vêtent ses menaçants personnages féminins, parce qu’ils sont rendus de façon méticuleuse (et non réaliste), se voient conférés un caractère métaphysique comparable à celui de la draperie dans la peinture gothique tardive; mais le but recherché est différent. L’élaboration iconographique est intensément personnelle et logique, mais elle ne tourne jamais au stéréotype. Les cibles, les cocardes, les mots, les vêtements étranges et même les détails délibérément stylisés de l’anatomie humaine, autant d’emblèmes élaborés en vue d’une expression parfaitement intégrée.
Lindner a affirmé que, dès le début, il avait voulu créer des œuvres chargées d’un contenu littéraire spécifique. Il a donc voulu traduire en termes picturaux certaines assertions ayant une signification précise, dont les tableaux sont, pour ainsi dire, le moyen de communication. Ces idées relèvent de la psycho sociologie, et dénoncent l’aliénation de l’homme du vingtième siècle dans un monde déshumanisé par la publicité, aux prises avec des machines qui, au lieu de le servir, font de lui un esclave. Son œuvre dépeint avec insistance les cruautés de la mode et le chaos urbain. Nous sommes témoins des
De ce fait, et quelle que soit leur charge expressive, ils soutendent le seul espoir vital que tout ne soit pas caduc et mortel. C’est là le secret des personnages violemment ambivalents, vicieusement ambigus et férocement passifs, qui peuplent le monde de Richard Lindner. Il a réussi à créer un microcosme d’aliénation bizarre, de fantasmes mordants, habité par d’immenses marionnettes dont même le détachement vis-à-vis du quotidien en est un commentaire plein d’amertume. Elles sont aliénées par les mécanismes d’une société de consommation technologique, exilées les unes par rapport aux autres dans la solitude destructrice de leur état de machines, servant les rouages inhumains de cette société. Et l’imperturbable virtuosité technique de l’artiste est en soi un violent reflet de l’isolement émotionnel qui paralyse les habitants de ce monde. Ainsi il a choisi les éléments formels qui correspondent le plus intimement à ses moyens artistiques, et dont l’immédiate puissance de représentation dégage l’identité irréductible.
L’imagination exubérante du travail pictural de Lindner, l’adroite précision de l’invention de ses compositions unissent la forme à la fonction, avec une inquiétante vigueur. Par
exemple, les tissus aux couleurs acides qui emprisonnent plutôt qu’ils ne vêtent ses menaçants personnages féminins, parce qu’ils sont rendus de façon méticuleuse (et non réaliste), se voient conférés un caractère métaphysique comparable à celui de la draperie dans la peinture gothique tardive; mais le but recherché est différent. L’élaboration iconographique est intensément personnelle et logique, mais elle ne tourne jamais au stéréotype. Les cibles, les cocardes, les mots, les vêtements étranges et même les détails délibérément stylisés de l’anatomie humaine, autant d’emblèmes élaborés en vue d’une expression parfaitement intégrée.
Lindner a affirmé que, dès le début, il avait voulu créer des œuvres chargées d’un contenu littéraire spécifique. Il a donc voulu traduire en termes picturaux certaines assertions ayant une signification précise, dont les tableaux sont, pour ainsi dire, le moyen de communication. Ces idées relèvent de la psycho sociologie, et dénoncent l’aliénation de l’homme du vingtième siècle dans un monde déshumanisé par la publicité, aux prises avec des machines qui, au lieu de le servir, font de lui un esclave. Son œuvre dépeint avec insistance les cruautés de la mode et le chaos urbain. Nous sommes témoins des